DANIEN

DANIEN

DANIE

Étage créé en 1846 par E. Desor à partir du calcaire de Faxoë (Fakse ou Faxe, Danemark) et des couches «pisolithiques» de Laversine et de Vigny dans le bassin de Paris. Il a toujours été admis que les couches de Faxoë en constituent le type, visible en carrière et dans la falaise Stevns, composé d’une mince couche à débris de poissons discordante sur la craie maastrichtienne, suivi du calcaire à cérithes, puis d’une alternance de calcaires à bryozoaires et de calcaires coralliens couronnée par des calcaires gréseux et des calcarénites. L’existence de silex à divers niveaux du Danien, son aspect plus ou moins crayeux et la persistance de certaines formes d’échinides du Sénonien incitèrent Desor et la plupart des auteurs ultérieurs à placer le Danien au sommet du Crétacé. Certains en firent un étage charnière ou de transition par souci de conciliation, mais le Danien a été définitivement rattaché au Tertiaire dont il constitue l’étage le plus bas: en effet, les ammonites, bélemnites, inocérames, rudistes, Globotruncana , Rugoglobigerina , Orbitoides disparaissent à la fin du Maastrichtien, en même temps que les grands reptiles (dinosauriens). Au Danien, on voit naître une nouvelle microfaune: petites globigérines, Globorotalia (retrouvées en Téthys), et les niches écologiques abandonnées sont comblées peu à peu par de nouveaux venus, les orthophragmines, ou par des groupes qui végétaient jusqu’alors, les mammifères. La coupure Crétacé-Tertiaire est donc une des plus tranchées qui soit. C’est à ce titre qu’elle est exceptionnelle, car il est logique et habituel de voir un changement plus progressif à la frontière de deux systèmes. C’est pourquoi on a cherché une explication catastrophiste à cette coupure; comme elle affecte le monde marin, en même temps que le monde terrestre, on a pensé à un brusque refroidissement climatique à la fin du Maastrichtien, faisant disparaître les micro-organismes flottant à la surface des eaux (plancton), les grands vertébrés à mauvaise régulation thermique et beaucoup d’autres organismes, faute d’aliments. Deux hypothèses ont été avancées pour expliquer ce refroidissement: de gigantesques éruptions volcaniques ou l’impact d’une grosse météorite, ces événements ayant entraîné l’injection d’une énorme quantité de poussière dans l’atmosphère.

Dans le bassin de Paris, les couches de Laversine, Vigny, Montainville, Ambleville, Meulan, qui constituent la formation «pisolithique», ont été longtemps attribuées au Montien, malgré la présence d’Hercoglossa danica à Vigny. Ce n’est qu’à la suite de la comparaison des ostracodes avec ceux de Mons que l’on a pu préciser que la base de cette formation était à rattacher au Danien (couches à Cytherelloidea de Ciply), tandis que le reste revient bien au Montien.

On a également longtemps considéré que les couches continentales de Provence et des Pyrénées appelées Rognacien correspondraient au Danien. Aucune justification n’en était donnée, si ce n’est qu’il s’agissait des dernières couches du Crétacé (derniers dinosauriens et mollusques) et que l’on admettait alors que le Danien clôturait le Crétacé. Les passages latéraux généralement admis de calcaires rognaciens aux calcaires pélagiques daniens se sont révélés mal interprétés, si bien que le dernier argument en faveur de l’existence de dinosaures au Danien s’est effondré.

danien, ienne [ danjɛ̃, jɛn ] adj. et n. m.

• 1846; du lat. Dania « Danemark »

♦ Géol. Relatif à l'étage le plus élevé du crétacé supérieur. — N. m. Cet étage lui-même.

● danien nom masculin (de Danemark) Premier étage du système paléogène (ère tertiaire).

danien, ienne [danjɛ̃, jɛn] adj. et n. m.

ÉTYM. 1846; du lat. Dania « Danemark ».

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♦ Didact. (géol.). Se dit de l'étage le plus élevé du crétacé supérieur. — N. m. Cet étage lui-même. || Le danien se situe au-dessus du sénonien.

Encyclopédie Universelle. 2012.